Il ne s’est rien passé… enfin, presque, un soupir sans plus. Certains diront que l’espoir est un luxe réservé aux vivants, d’autres ajouteront qu’il est l’apanage de ceux qui sont immortels. Mais qu’en est-il des autres ? Fleur de Rien est une œuvre circassienne qui donne à voir le combat ordinaire d’un vivant. Une tête qui roule, un tas d’ordures et un mât suffisent à créer l’atmosphère onirique de fond de ruelle où évolue un être habité d’une douce folie. Il plonge à chaque fois un peu plus dans cette détresse grandissante, creusant ce fossé telle une immense déchirure de cette ligne de partage entre raison et déraison, chimère et réalité. Mais consolez-vous et voyez comme il danse, hagard, à la façon d’une barque dont le mât est dépourvu de voile, porté par les aléas des flots. Avec l’élégance de celui qui refuse d’abandonner, son corps valse, saute, se crispe et se percute à ce mât vide, arrachant d’étonnantes prouesses physiques. Regardez-le courir aux quatre vents à la recherche d’un Nord qu’il a depuis longtemps perdu.